John se leva, pencha la tête vers moi, caressa ma joue avant de traverser le salon d’un pas lent. Il passa aux côtés de Laure, glissa une main dans ses cheveux. Elle releva la tête vers lui, comme si elle avait reçu un appel. D’un simple regard, elle délaissa Simon et Janice pour suivre son Maître, à quatre pattes. John s’installa dans un autre fauteuil, complètement à l’opposé de moi.
En face de moi, devrais-je dire. Je crois qu’il voulait me voir ou qu’il voulait que moi, je le vois.
Laure ouvrit le peignoir de John et je détournai la tête, étrangement gênée de voir son sexe, à lui. Il disparut sous les cheveux épars de la brunette et je constatai qu’il conservait le même calme, même après plusieurs minutes. Son torse se gonflait sous sa respiration, mais celle-ci était lente. Il semblait avoir une parfaite maîtrise de son corps. Il me fixa et je soutins son regard. Sa main se posa dans les cheveux de Laure, suivait sa trajectoire de haut en bas, mais ses yeux, eux, ne me quittaient plus. Mon ventre se tordait de douleur. Que faisait-il ? J’avais l’impression qu’il m’invitait à les rejoindre, qu’il s’imaginait que c’était ma bouche, sur son sexe. Et moi, j’étais torturée de désir. J’avais envie de me jeter sur le sol, à ses pieds et que ses mains me touchent.
Quelque chose frôla ma jambe et je sursautai. Je baissai la tête. C’était Émilie qui me scrutait avec des énormes yeux :
— Puis-je vous offrir quelque chose, madame ?
Je tournai machinalement la tête vers mon verre de champagne, encore plein, avant de refuser son offre. Elle rit doucement :
— Je ne parlais pas d’alcool…
— Oh !
Je ris à mon tour. Quelle idiote je faisais !
— Je… non. Merci.
— Allons, vous prendrez bien un petit orgasme, quand même ! gronda Maître Paul.
— Ça doit être terriblement mouillé entre ces petites cuisses, ricana Sylvie. Tu me laisses goûter ?
Elle marchait à quatre pattes dans ma direction et j’avais l’impression que tout le monde m’observait. Je serrai les doigts sur l’accoudoir de mon fauteuil. Mes ongles le griffèrent doucement.
— Je peux lécher ta petite chatte, si tu veux, insista Sylvie avec une voix mielleuse, installant son menton sur le bout de l’accoudoir où mes doigts s’enfonçaient. Tu ne vas pas le regretter…
— Il suffit, coupa John.
— Mais on a le droit de proposer ! jeta Sylvie en riant. On ne va pas la violer, ta petite ! Remarque, avec ces yeux de biches et son petit cul serré, elle ne demande que ça, je suis sûre !
Elle continuait de rire et de se moquer. Simon s’approcha à son tour et son visage était doux. Il s’agenouilla près de moi et je posai les yeux vers lui. J’étais heureuse de m’évader du regard des autres. Laure était toujours devant John et le bruit de sa bouche sur son sexe me parvenait avec une telle clarté que je n’arrivais plus à songer à autre chose. J’avais vraiment l’air d’une imbécile et d’une mijaurée. L’homme que je voulais était de l’autre côté de la pièce, avec une autre, et j’étais là, le sexe gonflé, toujours vêtue et seule. J’avais l’impression qu’une seule caresse pouvait me faire hurler de joie tellement ma peau était sensible. Si je n’eus autant de préjugés à me donner en spectacle, je me serais touché moi-même, mais j’en étais incapable. J’étais complètement figée par leurs regards.
[Extrait d'Annabelle]
[Extrait d'Annabelle]
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