lundi 19 décembre 2011

Le voisin

Je reviens prendre place sur le canapé où l’ordinateur clignote, signe qu’il attend une intervention de ma part. La mise à jour est terminée. Je démarre aussitôt l’antivirus, sans y prêter la moindre attention. L’ordinateur redémarre et s’exécute. En réalité, comme la maison est plutôt silencieuse, chacun des rires de Philippe nous parvient de plus en plus clairement. Je ne peux m’empêcher de songer à tout ce que le voisin a dû entendre depuis qu’il est là.
— C’est drôle, parce que… nous… on… on ne vous entend jamais, constatai-je timidement.
— C’est normal. Moi, je… je suis tout seul.
— Oui, mais… enfin… j’espère que… qu’on ne vous dérange pas trop… quand…
Je rougis en me remémorant la scène torride de ma dernière nuit avec Philippe, il y a déjà deux semaines ! Vu la disposition de la maison, je ne doute pas que la chambre de mon voisin donne très exactement sur la nôtre.
— Ne vous inquiétez pas pour ça, dit-il très vite.
— Je suis désolée ! Si j’avais su que…
Il m’arrête d’un signe de la main, confus et tellement rouge que je crois qu’il est encore plus gêné que moi. Je pouffe de rire :
— Bien, alors… j’essaierai de gueuler dans l’oreiller, la prochaine fois.
— Ne vous en faites pas pour ça. Vraiment, ça… ça ne me gêne pas.
Comme il insiste, je ne peux m’empêcher de le fixer avec curiosité, un peu intriguée par sa réponse. Je ne sais pas pourquoi, mais je le soupçonne aussitôt d’avoir apprécié ma petite mélodie, l’autre nuit. Malgré moi, mes yeux descendent vers son entrejambe où son survêtement trahi sans mal l’érection qui le gagne et qu’il tente de dissimuler en croisant les jambes.
Une vague de chaleur me chavire le ventre. Je songe à laisser mon corps se glisser vers lui, à saisir son sexe dur entre mes doigts et à le caresser lentement, mais je retiens mon geste. Il semble tellement troublé, peut-être parce que je suis mariée ou parce que nous percevons constamment la présence de Philippe dans la pièce, mais nous restons tous les deux figés à nos places.
— Bien… je présume qu’on peut se tutoyer, maintenant, finis-je par bredouiller.
— Euh… oui. Si tu veux.
Il continue de regarder autre part, comme s’il craignait de croiser mon regard et je remarque qu’il serre encore plus ses cuisses. Je ris doucement :
— C’est juste une érection. C’est pas la fin du monde, tu sais…
— Je… non ! Enfin… c’est juste que… ça fait un bail que je n’ai pas touché à une femme, essaie-t-il de m’expliquer.
S’il n’était pas aussi nerveux, je crois que je me serais jetée sur lui, mais sa nervosité me fige. Il évite de me regarder, respire avec bruit pour tenter d’évacuer son excitation et moi, je cherche aussitôt un moyen de l’en empêcher :
— Et ça t’a plu de m’entendre, l’autre soir ?
Une nouvelle vague de gêne se fait voir sur le visage de Vincent qui resserre brusquement les cuisses en grognant :
— Mais arrête ! Tu le fais exprès, ma parole !
Je ris en confirmant d’un signe de tête qui le sidère pendant de longues secondes. Cette fois, il relâche définitivement les cuisses et se tourne vers moi, le survêtement tendu dans ma direction auquel je ne peux m’empêcher de jeter un regard gourmand. Mon hésitation ne dure qu’une fraction de seconde et je demande, dans un murmure :
— Tu me la montre ?
Il affiche un visage perplexe alors je pointe son érection du regard pour qu’il comprenne de quoi je parle et il a un étrange mouvement de recul. Il me fixe, interloqué. Je crois qu’il s’imagine que je me moque de lui, mais je me déplace lentement dans sa direction et je fais mine de caresser l’intérieur de ma cuisse avec un regard enjôleur. J’ai l’impression que son érection fait un bond vers moi et cherche à sortir de sa prison pour me rejoindre. Ça me plaît qu’il me désire ainsi. Ce serait encore mieux qu’il se jette sur moi, mais il fait simplement glisser son vêtement pour dévoiler son sexe à ma vue. Mon cœur s’emballe et je l’avale des yeux avant de souffler :
— Oh… il est… vraiment bien…

Je continue de m’avancer vers lui pendant qu’il reste là, complètement figé, le sexe bien droit, comme s’il s’attendait à chaque instant à ce que je file en douce. Je le sens nerveux et je pose doucement une main autour de son pieu de chair que je me mets à caresser sans empressement. Je me sens défaillir devant la force qui s’en dégage et par le souffle trouble de Vincent contre ma joue.
— Il vaudrait mieux…
— Chut…
Je ne veux pas qu’il parle, j’ai peur qu’il me demande de cesser mes gestes et je n’ai pas envie de m’arrêter. Il a un petit sursaut de plaisir et son corps finit par se détendre sous mes doigts, se laissant tomber plus confortablement contre l’assise du canapé. Maintenant que je connais la réponse, je pose ironiquement la question :
— Tu veux que je m’arrête?
— Oh… non. Surtout pas!
Il pose une main sur la mienne, comme pour l’empêcher de relâcher son sexe. Qu’il est agréable d’être ainsi suppliée et de le voir aussi soumis à mon bon vouloir. Ça m’excite terriblement! Je glisse ma bouche vers sa verge, l’enveloppe sans hésiter et la pousse tout au fond pour bien la goûter, ce qui le rend fou. Il retient un râle, mais sa main se déplace sur ma tête et s’entortille dans mes cheveux.
— Ça fait… tellement longtemps…
— Chut! M’interrompis-je pour lui lancer un regard réprobateur.
Il hoche docilement la tête et me ramène vers son sexe, impatient de le sentir à nouveau entre mes lèvres. Je sens mon entrejambe se détremper sous le plaisir que je lui procure, mais j’ai envie de prendre mon temps, de le laisser savourer cet instant divin où je prends toute la place de son existence, où je suis la seule maîtresse de son plaisir, où, enfin, je contrôle tout! Ma langue se délecte de son érection, le lèche comme une glace à la vanille pendant que ma bouche s’amuse à troubler sa respiration en effectuant de légère succion au bout de son gland. Il est tellement excité qu’il me supplie tout bas :
— Zoé, attends… je vais jouir!
J’amplifie mes aller-retour, pose une main sur son ventre, comme pour lui signifier de ne pas retenir son éjaculation. Je veux qu’il m’inonde, qu’il me prouve tout le désir qu’il a pour moi. Je le suce goulûment et il se met à gémir doucement. Il pose une main contre sa bouche pour éviter de crier, mais son corps se met à se tortiller dans tous les sens jusqu’à ce que son sexe crache du sperme par à-coups dans ma bouche.
[Extrait des Caprices de Zoé]

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire